« J’arrive à cette certitude que pour bien écrire, en artiste, en coloriste, en sensitif, en imagier, il faut décrire et non pas analyser. […] »
« Il faut exiger de notre mémoire un enregistrement constant et exact, avec leurs moindres détails des faits que nous voyons même des nuances. »
Guy de Maupassant immortalise l’ambiance festive de la Maison Fournaise et le canotage dans plusieurs nouvelles publiées en 1880 dans le recueil intitulé La Maison Tellier : « La femme de Paul », « Mouche », « Sur l’eau », « Yvette »...»
« Le Restaurant Grillon, ce phalanstère des canotiers, se vidait lentement. C’était devant la porte, un tumulte de cris, d’appels, et les grands gaillards en maillot blanc gesticulaient avec des avirons sur l’épaule. Les femmes en claire toilette de printemps, embarquaient avec précaution dans les yoles, et s’asseyant à la barre, disposaient leur robe, tandis que le maître de l’établissement, un fort garçon à barbe rousse, d’une vigueur célèbre, donnait la main aux belles petites en maintenant d’aplomb les frêles embarcations. » Extrait de « La Femme de Paul »
Maupassant a également laissé un poème à l’intérieur du restaurant Fournaise, illustré par un chien dessiné par le Comte Lepic. Sur l’initiative de l’Association des Amis de la Maison Fournaise, il a été restitué dans l’accueil du restaurant Fournaise.
« Sauve-toi de lui s’il aboie ;
Ami prends garde au chien qui mord
Ami prends garde à l’eau qui noie
Sois prudent, reste sur le bord.
Prends garde au vin d’où sort l’ivresse
On souffre trop le lendemain
Prends surtout garde à la caresse
Des filles qu’on trouve en chemin.
Pourtant ici tout ce que j’aime
Et que je fais avec ardeur,
Le croirais-tu ? C’est cela même
Dont je veux garder la candeur.»
Guy de Maupassant confie ses bateaux à Monsieur Fournaise qui se charge de leur entretien.
En 1887, il loue même un appartement aux Fournaises durant six semaines afin de fuir la vie parisienne, pour écrire et canoter.
Finalement, Guy de Maupassant quitte Chatou pour Poissy en 1889 où il y fait transporter ses bateaux. « … car à Chatou, ce n’était plus tenable, à cause du voisinage. Il y avait vraiment trop de demi-mondaines. Je le regrette pour Alphonse et Madame Papillon qui ont toujours été très gentils et qui prenaient grand soin de mes bateaux.»
« Ma grande, ma seule, mon absorbante passion, pendant dix ans, ce fut la Seine. »